HK Compartment Habitat est le premier de la série HK, acronyme de Hong Kong. Compartment pour les compartiments exigus et sur dalle libre qu'ont offert à partir des années 1960/70 les "mansions" de Hong Kong : des immeubles à vocation verticale, dont les surfaces libres sont vendues compartimentées au mètre carré, pour de l'habitat, du tertiaire (commerce) et de l'industriel. Véritables ruches, ces immeubles illustrent les aspects à la fois institutionnels et informels de ce que fut la possession britannique, entre débrouille et obscure. Ces immeubles gris, à l'aspect non fini, constellés de linges aux fenêtres identiques pour une façade normée, seule "réglementée" par la ville, dégagent un sentiment de promiscuité extrême et d'oppression notamment après leur rapide délabrement. Un air de science-fiction peut inspirer un artiste, entre utopie urbaine de départ et dystopie avérée. L’œuvre est jalonnée de symboles, repères, de notes singulières, en l’absence d'humains, car seul l'observateur donne vie à ce qu'il perçoit, comme en physique quantique : n'existe que ce qui est observé par l'expérimentateur.

​

Yuterick BELL.